La valorisation d'une entreprise et le bon moment pour vendre
- Matthieu Kaczmarek
- 25 mai
- 7 min de lecture

Introduction
Et si le moment que vous choisissez pour vendre votre entreprise comptait autant que sa performance financière ?
De nombreux dirigeants l’ignorent, mais le timing d’une cession influence autant, voire plus, que la qualité de l’entreprise elle-même.
Vous avez bâti votre PME avec sueur, résilience et sacrifices. Et maintenant que l’heure de passer la main approche, une question s’impose :
Combien vaut réellement votre entreprise... et quand faut-il la vendre pour en tirer le meilleur prix ?
J’ai partagé dans diverses newsletters les réflexions et les erreurs que je vois chez les cédants. Cet article est une synthèse de ces enseignements, enrichi d’outils concrets pour que vous ne laissiez pas de l’argent sur la table. Et surtout, pour que la cession de votre entreprise ne soit pas seulement une fin, mais une étape réussie.
Comprendre la valorisation d'une entreprise : au-delà des chiffres
Ce que la valorisation d'une entreprise n'est pas
La valorisation n’est pas un chiffre objectif gravé dans le marbre.
Elle est mouvante, contextuelle, et fortement influencée par la perception du cédant et du repreneur.
Elle est influencée par :
la dépendance qu'à l'entreprise à votre personne de gérant (si tout repose sur vous ou sur vos équipes)
l’organisation interne (ou son absence)
la lisibilité des marges et de la trésorerie
la solidité et la diversification des contrats clients et fournisseurs
l’image de marque perçue dans votre secteur
les tendances sectorielles

Ce que vous avez « en tête » en tant que dirigeant n’a aucune valeur si ce n’est pas documenté, transmissible et visible.
Comme déjà mentionné dans une newsletter, beaucoup de dirigeants sont surpris lorsqu'on leur explique que leur entreprise, bien qu'elle tourne correctement, reste illisible pour un tiers. Une entreprise trop personnalisée devient invendable sans que son dirigeant en ait conscience.
Les méthodes de valorisation classiques
Il existe plus d'une centaine de méthodes de valorisation d'entreprises mais elles ont quasiment toutes pour point de départ les 3 suivantes :
Multiples de l’EBE : méthode la plus courante. Un EBE stabilisé, constant et bien documenté peut se valoriser entre 1 et 5 fois selon le secteur d'activité, l'organisation de l'entreprise ...
Valorisation patrimoniale : pertinente pour les entreprises avec un actif fort (immobilier, stocks à cycle de vente long, brevets…)
Méthode DCF (Discounted Cash Flow) : utilisée pour les entreprises avec des flux de trésorerie prévisibles
Mais la méthode compte moins que la perception du repreneur. C’est lui qui attribuera de la valeur… ou pas.
Un outil de valorisation d'entreprise reste un bon départ, mais il doit être confronté à la réalité : niveau de risque, secteur, stabilité des marges, perspectives. Ne vous contentez pas d’un chiffre : comprenez ce qui le soutient.
Les erreurs les plus fréquentes qui dévalorisent votre entreprise
Vous êtes indispensable à son fonctionnement
C’est le facteur le plus destructeur de valeur !
Quand on dit « sans vous, l’entreprise s’arrête », ce n’est pas un compliment.
C’est une alerte rouge pour tout repreneur.
Dans une de mes newsletters, j’expliquais comment un dirigeant que j’ai accompagné avait centralisé toutes les décisions, de la signature des devis à l’achat du papier toilette. Résultat : invendable.
Les actions à mettre en place :
Déléguer toutes les fonctions opérationnelles à horizon 12 mois
Créer une fiche de poste pour chaque rôle que vous occupez
Absentez-vous pendant 2 semaines et n'intervenez pas pour tester vos équipes
Je partage des stratégies concrètes pour réussir à déléguer plus au sein de votre entreprise dans la formation gratuite "Transmettre son entreprise sans la brader"
Votre société est "dans votre tête"
Comme je l’ai partagé dans une newsletter : un dirigeant pensait que tout était clair pour ses équipes... jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il était le seul à avoir le mode d’emploi de son entreprise.
Le repreneur n’achète pas une promesse. Il achète un système. Et ce système doit fonctionner sans vous.
Les actions à mettre en place :
Documenter les process clés (facturation, client, RH, production...)
Centraliser les accès et outils (fournisseurs, logiciels...)
Standardiser l’offre et limiter le sur-mesure
Vous arrivez trop tard
Je l’ai vu trop souvent : des dirigeants attendent encore "une bonne année" avant de vendre.
Résultat : baisse de motivation, fatigue, ralentissement... et la valorisation qui chute.
Le pic de valorisation est rarement le moment où l'on se sent prêt à vendre.
Le bon moment, c’est souvent juste avant que vous n’ayez plus l’envie.
Vous surestimez les repreneurs disponibles
En France chaque année, il y a 30 000 entreprises qui n'arrivent pas à être transmises. Pas parce qu'elle ne sont pas rentables mais parce qu'il n'y a pas assez de repreneurs.

La pyramide des âges démontre qu'il y a une forte proportion d'entrepreneurs qui ont 55 ans ou plus, ce qui implique que dans les 10 prochaines années il y aura de plus en plus d'entreprises à céder et que derrière il y a beaucoup moins de personnes dans la tranche d'âge 35 - 45 ans en capacité de les reprendre.
Seules les entreprises les mieux organisées seront cédées à leur pleine valeur, les autres seront soit vendue avec une forte décote face au risque ou tout simplement liquidées faute de repreneurs.
Les repreneurs sont rares, exigeants, et comparent plusieurs dossiers. Si le vôtre manque de clarté, ils passeront à un autre.
Le bon moment pour vendre : indicateurs concrets
Il n’y a pas de moment parfait, mais...
Voici 4 critères qui signalent que vous êtes dans une bonne phase pour vendre :
Croissance ou stabilité visible et soutenable
Bonne santé financière
Processus opérationnels rodés
Dirigeant prêt psychologiquement à tourner la page
Mieux vaut vendre trop tôt que trop tard
Ce n’est pas la meilleure année qui valorise une entreprise, c’est la trajectoire.
Un chiffre d’affaires en hausse, un carnet de commande rempli, un résultat net stable sur 3 ans : voilà ce qui rassure.
Un bon repreneur préfère une société à 1,8M€ de chiffre d'affaires structurée qu’une société à 2,5M€ dépendante d’un homme fatigué.
Anticiper les tendances du marché
Le contexte économique est-il favorable ?
Depuis des années nous vivons dans une économie à très faible croissance en France. Cela ne favorise pas une envolée des prix de cession si votre entreprise suit la courbe globale.
La réalité en 2025 c'est que :
Le paiement à 100% le jour de la cession est en voie de disparition
Les taux d’intérêt actuels sont élevés et limitent les repreneurs dans leur capacité de financement d'une acquisition
Les banques sont très très fileuses et les risques de refus bancaires sont élevés malgré un apport du repreneur, malgré une entreprise rentable
Les repreneurs sont plus sélectifs que jamais
Il faut que vous soyez préparé mieux qu’avant.
Les actions à mettre en place :
Prenez rendez-vous avec votre banquier et demandez lui combien il financerait au maximum le rachat de votre entreprise si un repreneur venait lui soumettre le dossier
Passer votre entreprise au test de facilité de cession d'entreprise
Préparer un mémo de présentation orienté "investisseur"
L’intelligence artificielle (IA) change la donne dans la transmission d'entreprise
Aujourd'hui toutes les entreprises en France peuvent augmenter leur efficacité en utilisant l'IA.
Peu importe votre secteur d'activité, l'explosion du nombre de solutions est telle qu'il existe forcément une IA pour améliorer votre entreprise : gestion financière, des plannings, des appels téléphoniques ...
Il y a les entreprises qui vont implémenter l'IA et celles qui vont se faire dépasser (très vite).
Si vous ne l'avez pas encore fait, mettez en place au plus vite des solutions d'IA pour améliorer l'efficacité de vos équipes.
Du côté des repreneurs, des outils les aides à analyser :
le niveau de dépendance au dirigeant
la clarté des processus
la structure financière et sectorielle
Loin de remplacer les experts humains, ces outils renforcent l’exigence de précision et de structuration. Le repreneur veut des données précises, des dossiers lisibles, des fichiers projetables.
La psychologie du dirigeant : le facteur silencieux
Pourquoi certains dirigeants refusent d’être aidés
J’ai échangé avec des dirigeants et ils étaient d'accord sur le diagnostique que je faisais de leur entreprise mais qui ne prenaient pas action pour se faire aider.
Non pas par mauvaise foi, mais par peur d’être jugés.
Peur que quelqu'un d'externe découvre les réels problèmes de leurs entreprises.
Mais il vaut mieux que ce soit quelqu'un de bienveillant comme moi qui vient en phase de préparation à la cession qu'un repreneur qui lui n'hésitera pas à fortement déprécier la valeur de votre entreprise.

Ne pas vouloir voir les problèmes ne les efface pas
Un dirigeant m’a confié : « Je ne voulais pas entendre qu’il fallait déléguer. C’était mon bébé. Je me suis cramé à vouloir tout gérer jusqu’à la vente. »
C’est ce genre de situations que le repreneur redoute. Elles font peur. Elles font fuir. Surtout si elles surgissent en audit.
Ce que recherchent vraiment les repreneurs
Une entreprise claire, autonome, rentable
Les repreneurs regardent :
la dépendance au dirigeant
la stabilité des marges
le turn-over des équipes
la capacité à croître sans changer l’ADN
la capacité à se projeter : qu’est-ce que je peux faire de cette société ?
La transparence vaut mieux que la perfection
Les repreneurs savent qu’il y aura des zones d’ombre. Ce qu’ils détestent, ce sont les non-dits.
Les actions à mettre en place :
Assumer vos failles, vos points faibles
Montrer ce que vous avez déjà mis en place pour les corriger
Fournir un plan de progrès clair et chiffré
Conclusion
Vous avez investi votre énergie, vos soirées, vos vacances et parfois votre santé dans cette entreprise.
Ne laissez pas le hasard, la fatigue ou la précipitation saboter sa valorisation.
Préparer la cession de son entreprise, c’est reprendre le pouvoir. Et vendre au bon moment, c’est vendre avant que la flamme ne s’éteigne.
Alors posez-vous les bonnes questions. Et si vous doutez, commencez par deux choses simples :
Passez votre entreprise au test de facilité de cession d'entreprise
Utilisez un outil de valorisation d'entreprise adapté à votre taille et votre secteur
Vous ne serez jamais "prêt à 100 %". Mais vous pouvez être clair, structuré et sûr de votre valeur.
Réservez gratuitement une Session Stratégique avec moi afin de faire le point sur la cession de votre entreprise. J'ai repris et cédé des PME et je vous donnerai un avis 100% honnête et transparent.
FAQ
Comment est calculée la valorisation d’une PME en pratique ?
Souvent par le multiple d’EBE (entre 1 et 5x). Mais ce multiple dépend du secteur, de la solidité du business et du risque perçu.
Est-ce que je peux vendre sans avoir délégué ?
Très difficilement et vous vendrez moins cher, avec plus de difficultés. Vous attirez aussi un repreneur moins qualifié.
Quel est le meilleur moment de l’année pour vendre ?
Il n'y a pas de saisonnalité pour la cession d'entreprise. Le processus entre la prise de contact avec un repreneur et la signature dure souvent de 6 à 9 mois.
Le meilleur moment pour mettre en vente est quand vous êtes prêt.
Est-ce qu’un outil de valorisation d’entreprise suffit ?
C’est un bon départ, mais ça ne remplace pas un diagnostic complet. Combinez outil + analyse humaine pour plus de fiabilité.
Et si je n’ai pas eu une bonne année ?
Ce n’est pas dramatique si vous savez l’expliquer et si la tendance est bonne. Les repreneurs sont plus attentifs à la trajectoire qu’au pic.